Campagne E=E: De Plus En Plus De PVVIH Sensibilisées Sur L’importance Des ARV

 Pour devenir indétectables et intransmissibles, les Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) se doivent de prendre régulièrement les antirétroviraux (ARV). La grande majorité d’entre elles, ciblées par la campagne E=E (Endetektab egal Entransmisib), le savent, et  font de leur mieux pour respecter le protocole de traitement défini par leur médecin.  


De nombreuses PVVIH interrogées à l’occasion de cinq journées de formation (30 juin, 1er, 2, 5 et 6 juillet 2021) dans les locaux de AFIAVIH (Association Des Femmes Infectées Et Affectées Par Le VIH), à Port-au-Prince autour de la campagne E=E sont relativement bien informées. «On est indétectable lorsque la quantité de virus dans notre organisme est insignifiante, ou encore lorsque notre charge virale est quasi-nulle », explique Martine, indétectable et intransmissible depuis six ans déjà. Elle affirme jouir d’une bonne santé et encourage toute personne infectée au VIH/SIDA de suivre un traitement antirétroviral (ARV). 

 

Pour sa part, Denise insiste sur l’importance des ARV et la nécessité de prendre régulièrement ces médicaments pour devenir indétectable, révélant qu’elle a été testée VIH négatif à quatre reprises, grâce à sa charge virale qui maintient régulièrement le niveau recommandé par le médecin traitant. Raison de plus pour continuer avec la dose journalière d’ARV,  ajoute-elle 

 

Tout abandon du traitement antirétroviral peut entrainer des conséquences néfastes sur la santé des PVVIH. «En abandonnant le traitement, le VIH recommence à se multiplier. Par conséquent, la PVVIH, préalablement indétectable, redevient détectable, et, donc, transmissible », met en garde Jacqueline qui peut en dire long vu qu’elle a connu cette situation. Fort des messages de sensibilisation véhiculés dans le cadre de la campagne E=E, elle a repris le traitement et est, à nouveau, indétectable. 

 

Qu’il s’agisse des ARV, de la charge virale, du statut indétectable et intransmissible…tous les messages clés, véhiculés à travers la campagne E=E, ont produit les effets escomptés dans la mesure où la majorité des PVVIH sont engagées dans cette bataille de longue haleine pour atteindre l’objectif de  ''Zéro nouvelle infection au VIH'', tel que prôné par ONUSIDA.

 

L’Institut Panos qui implémente la campagne E=E en Haïti, en étroite collaboration avec le Ministère de la santé publique et de la population (MSPP) à travers le Programme national de lutte contre le Sida (PNLS) et financé par PEPFAR et USAID, dispose d’un ensemble d’outils de communication et de sensibilisation dont des spots audiovisuels, des capsules d’information, des dépliants, des affiches et des banderoles. A cela s’ajoutent des ateliers de formation à l’intention de PVVIH et de personnels de plusieurs centres de santé, de leaders religieux etc. Tout cela contribue à renforcer les impacts positifs de la campagne E=E sur les groupes cibles.  

Notons que pour une vulgarisation beaucoup plus large, des spots sont diffusés sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram et YouTube) et aussi à travers un réseau de  stations de radio et de télévision à forte écoute, tant à Port-au-Prince que dans les villes de province ciblées par la campagne E=E.     

 

En définitive, l’atteinte de objectifs mondiaux 95-95-95 liés au VIH passe nécessairement par une vulgarisation de ces genres de campagne sur l’ensemble du pays. Selon les dernières statistiques sur la situation du VIH/SIDA en Haïti, environ 111,800 PVVIH sont placées sous ARV sur les 155,000, ce qui représente 72% du nombre total des personnes vivant avec le VIH/SIDA,

 

En 2020, seulement 60% des personnes sous ARV étaient déclarées indétectables, en raison du nombre de PVVIH ayant abandonné le traitement estimé à 32,800. Ce qui signifie qu’Haïti n’a jusqu’ici atteint que le premier pilier des objectifs 95-95-95 qui stipulent que 95% des PVVIH connaissent leur statut. Les deux autres étapes (95% des PVVIH sous ARV et 95% des PVVIH indétectables) restent à franchir d’ici 2030.

 

Cossy Roosevelt

Institut Panos   

    

 

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